Dans la course vers une économie plus circulaire, l’Union européenne ne se contente plus de recommandations : elle impose des règles claires. Parmi les piliers de cette transformation, deux leviers se détachent nettement : le Passeport Numérique des Produits (DPP) et le Droit à la Réparation. Loin d’être de simples concepts à suivre « un jour », ils constituent des obligations concrètes que les entreprises françaises et doivent intégrer dès maintenant.
L’objectif : réduire l’impact environnemental des produits, prolonger leur durée de vie, et donner aux consommateurs les moyens d’agir. Mais cela ne pourra se faire sans une mobilisation rapide des acteurs industriels, notamment dans les secteurs de l’électroménager et de l’électronique.
Le droit à la réparation : une priorité européenne devenue réalité
Adopté dans le cadre du Green Deal européen, le droit à la réparation est désormais une réalité législative. Il ne s’agit plus seulement d’une tendance écologique, mais d’un cadre juridique contraignant visant à rééquilibrer les rapports entre fabricants, réparateurs et consommateurs.
Les nouvelles règles imposent notamment :
- La disponibilité obligatoire des pièces détachées sur plusieurs années,
- L’accès facilité aux manuels de réparation et aux outils de diagnostic,
- L’obligation de proposer la réparation même après la fin de la garantie légale,
Pour les entreprises, cela signifie repenser leurs modèles SAV, leur supply chain, et leur relation client. Ne pas anticiper ces changements revient à prendre le risque d’être en retard… et sanctionné.
Le Passeport Numérique des Produits : un outil digital au service de la transparence
Encore trop méconnu, le DPP deviendra pourtant obligatoire pour de nombreuses catégories de produits dans les prochaines années. Il s’agit d’un fichier numérique rattaché à chaque produit tout au long de sa vie, accessible via un QR code ou un identifiant unique.
Ce passeport contiendra :
- Les matériaux et substances présents dans le produit
- Les instructions d’entretien et de réparation,
- La disponibilité des pièces détachées,
- L’historique des réparations et des mises à jour,
- Les données sur la recyclabilité et la fin de vie du produit.
Le DPP ne sera pas une simple étiquette numérique. Il deviendra une norme imposée, interopérable, partagée à l’échelle européenne. Son déploiement nécessite des infrastructures numériques adaptées, une organisation rigoureuse de la donnée produit, et des intégrés.
Ce que le droit à la réparation exige, le DPP rend possible. Ce que le DPP rend visible, le droit à la réparation peut en faire un levier d’action. Ensemble, ils forment un duo puissant au service de la durabilité :
- Le DPP alimente les réparateurs, les revendeurs et les consommateurs avec des informations fiables et standardisées.
- Le droit à la réparation permet d’exploiter ces données pour agir concrètement : réparer, entretenir, réutiliser.
C’est en combinant ces deux approches que l’on passe d’une économie du jetable à une économie circulaire performante et traçable.
Entreprises françaises : il est temps de passer à l’action !
Ne pas anticiper ces nouvelles règles, c’est risquer :
- Une non-conformité réglementaire dans l’année à venir
- Une perte de compétitivité face aux industriels européens déjà engagés,
- Un décrochage commercial face à des consommateurs de plus en plus exigeants.
Il ne s’agit pas d’une transformation à long terme : il faut l’engager dès à présent. Intégrer les données du DPP dans vos produits, adapter vos process SAV à la réparabilité, former vos équipes, choisir des partenaires numériques capables de vous accompagner…
Agir dès aujourd’hui pour ne pas subir demain
Chez Agoragroup, nous travaillons déjà avec les industriels, les réparateurs et les distributeurs pour faciliter cette transition. Grâce à des solutions de gestion SAV connectées, compatibles avec les exigences du DPP et les pratiques de réparation durable, nous aidons nos clients à prendre une longueur d’avance.
Le virage réglementaire est amorcé. Le choix n’est plus de savoir si les entreprises doivent s’adapter, mais quand. Et la réponse est évidente : maintenant !
Emmanuel Benoit, CEO d’Agoragroup.