Depuis 20 ans, les enjeux écologiques font largement évoluer les convictions de chacun sur la réparabilité des appareils. La France est en avance sur le sujet avec la mise en place du fonds de réparation et d’un indice de réparabilité. Ces initiatives, regardées de près par nos voisins Européens, résonnent encore plus auprès des jeunes consommateurs qui souhaitent aujourd’hui réparer plutôt que de remplacer. Notre étude sur l’expérience de réparation réalisée avec le Gifam nous permet d’avoir des données chiffrées et de mieux connaître les attentes des consommateurs. Nous vous proposons un tour d’horizon des pratiques et tendances du secteur. 

La réparation, un mouvement générationnel ?

D’après notre étude auprès de 1200 Français, seulement 33 % des Français continuent de penser qu’il est préférable de remplacer un appareil en panne plutôt que de le réparer et on tombe à 22 % chez les 18-24 ans. La Gen Z est plus encline à réparer plutôt que de racheter du neuf. Deux raisons motivent son choix : elle est sensible aux enjeux environnementaux ainsi qu’au critère prix lors de ses achats. Bien que l’argument économique arrive en tête avec 44 % des 18-24 ans, le réflexe de réparation est aussi un engagement écologique pour 35 % d’entre eux. D’une manière générale sur le gros électroménager, l’attitude des consommateurs face à la panne est d’envisager la réparation d’abord, mais en ayant recours à un professionnel. La Gen Z diffère par son approche communautaire de la réparation. En effet, face à une panne, 44 % des 18-24 ans auront tendance à réagir en appelant une connaissance qui pourrait les aider et 14 % d’entre eux déclarent se tourner vers Internet pour trouver des tutoriels d’auto réparation. En parallèle, alors qu’on a cité souvent le manque de visibilité du réparateur et le manque de confiance dans la réparation comme une des raisons de la désaffection des réparateurs, la Gen Z est confiante : 59 % des 18-24 ans déclarent ainsi savoir à qui s’adresser en cas de panne.

Guider le consommateur vers un achat éco-responsable : monindicereparabilite.fr

La réparabilité des appareils fait désormais partie des critères de choix des consommateurs dès l’achat du produit. Mis en œuvre, depuis 2021, l’indice de réparabilité est une des mesures phare de la loi anti-gaspillage. Il s’agit d’une note à affichage obligatoire (en ligne ou en magasin) fournie par le fabricant lui-même (tout comme les notes de consommation d’énergie). Cet indice contribue à l’objectif fixé par les pouvoirs publics d’atteindre d’ici cinq ans 60 % de réparation des appareils électriques et électroniques. En soutien de cette démarche, Agoragroup a conçu la plateforme monindicedereparabilite.fr à la demande du Gifam et Agoragroup. Cette plateforme effective dès le 4 novembre 2022 permet au consommateur de consulter les notes de l’appareil sélectionné suivant 5 critères. De plus, de nouveaux appareils se sont ajoutés à la liste des produits soumis à l’indice de réparabilité. Vous y trouverez donc en plus des ordinateurs, télévisions, lave-linge hublot, tondeuses et smartphones, quatre nouvelles catégories de produits : lave-linge top, lave-vaisselle, aspirateur & nettoyeur sous pression. Ce site sans vocation commerciale a pour objectif de fournir des données fiables et exhaustives en matière de réparabilité.

Le petit électroménager en transition

Les réparations des petits appareils électroménagers ne sont pas encore un réflexe pour les Français. Encore 36 % des pannes de petits appareils dans le domaine de la beauté font l’objet d’un remplacement sans passer par la case réparation. Cette habitude change déjà pour le monde de la cuisine où seulement 23 % des appareils seront remplacés, se rapprochant des valeurs du gros électroménager. Si ces comportements peuvent s’expliquer en partie pour la facilité d’achat, le prix moyen plus faible et l’absence de communication de nombreux acteurs sur le sujet. Les campagnes de communication des grandes marques de petit électroménager, la mise en place d’un indice de réparabilité et la mise en place du fonds réparation vont certainement faire bouger les lignes sur ces produits. Les nombreux messages de ces dernières années contribuent à un changement de perception important vis-à-vis de la réparation. Ainsi, si 40 % des 35-49 ans considèrent que « réparer, c’est souvent trop cher », seulement 22 % des jeunes sont d’accord. L’avenir de la réparation est donc devant nous.